Casemates du Huberbusch
Intervalles de la ligne Maginot à Hobling - Moselle
1939
1940



Les casemates du Huberbusch

Casemate du Huberbusch-Sud (côté Hobling) - Eté 1940
Les casemates du Huberbusch "C58" et "C59" se situent en forêt de Hobling (commune de Chémery-les-Deux) en Moselle (Grand Est). Elles font partie du système de fortifications de la fameuse "ligne Maginot". Au nombre de deux, les casemates étudiées par la Commission d'organisation des régions fortifiées (CORF), "Huberbusch-Nord C58" et "Huberbusch-Sud C59" sont de types 1929 et dites "simples" (flanquement d'un seul côté).
Elles dépendent de la région fortifiée de Metz, du secteur fortifié de Boulay, l'un des plus puissants de la ligne Maginot. Plus précisément encore, les casemates dépendent du sous-secteur fortifié de Hombourg-Budange.
Elles avaient pour mission d'assurer la continuité des feux entre l'ouvrage d'artillerie du Michelsberg "A22" et l'ouvrage d'infanterie de Hobling "A23".

La casemate du Huberbusch-Sud "C59" à l'été 1940, au début de l'occupation allemande.
Son armement principal (jumelage de mitrailleuses REIBEL, Canon anti-char de 37mm)
est orienté en direction du bloc 2 de l'ouvrage de Hobling "A23".
L'effectif en temps de guerre (à compter de septembre 1939) était de 38 hommes du 164e Régiment d'infanterie de forteresse, soit 19 par casemate. Un seul homme commandait les deux casemates, l'adjudant-chef Nollevalle. En juin 1940, deux hommes décèdent : le soldat Marc Anceaume, le 13 juin, et le soldat Alfred Berger, le 18 juin.
Les casemates ont donc participé aux combats, lorsque les unités allemandes tentaient de prendre les ouvrages à revers. Appuyées par les ouvrages voisins, notamment le Michelsberg, l'équipage restait invaincu jusqu'à la reddition ordonnée par le Haut-commandement, suite à l'armistice entré en vigueur le 25 juin 1940.
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Alors que l'équipage invaincu imaginait faire retour vers ses foyers, il passera 5 ans de captivité en Allemagne. Les Mosellans seront libérés, mais devront pour la plupart porter, de force, l'uniforme allemand...
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Ci-contre,
l'adjudant-chef Robert Nollevalle.
Après avoir été affecté à l'ouvrage du Hackenberg "A19", c'est en avril 1940
qu'il est appelé à commander les casemates du Huberbusch.
Photo : Collection Nollevalle.
L'organisation intérieure...

Les deux casemates sont très similaires mais "inversées".
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A l'étage supérieur nous retrouvons les locaux propres à l'armement;
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Deux créneaux pour fusils-mitrailleurs.
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Embrasures des portes blindées pour fusils-mitrailleurs.
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Deux cloches guetteur fusil-mitrailleur (GFM)
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Une chambre de tir équipée de deux jumelages pour mitrailleuses dont l'un est permutable avec un canon anti-char de 37 mm.
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Des armoires à munitions.
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Un système de neutralisation de l'air gazé.
2. A l'étage inférieur, nous retrouvons;
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Une partie "vie" : composée d'une chambrée, d'un lavabo et des latrines.
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Des réserves (armoire à vivres, Réservoirs d'eau etc.)
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L'usine électrique équipée d'un moteur diesel de la Compagnie lilloise des moteurs (CLM) nécessaire pour fournir l'électricité en cas de rupture de l'alimentation extérieure.
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Un puit.
C'est dans la chambrée de la casemate sud que se trouve le central téléphonique.
Aujourd'hui, un bon nombre de ces équipements ont disparus.
Plan de la casemate sud. Merci à Frédéric Lisch pour ce plan.

La casemate sud à l'été 2016, après de nombreux travaux
de déboisement et de débroussaillages.

En rouge, les champs de tir des casemates.
Merci à Rémi Fontbonne pour ce plan.

La casemate nord du Huberbusch en 1940.
Collection Olivier Koch